Ségou, c’est aussi...4444 !
Ségou, cité culturelle du Mali, compte 501.447 habitants, une population hétérogène composée de Bamanans, Peuls, Bozos, Soninkés, Somonos et Dogons.
Son histoire est jalonnée de soubresauts, quelques fois sanglants.
Fondée au XVIème siècle après J.C., la ville, située sur la rive droite du fleuve Niger a « l’une des histoires les mieux racontées au Mali », écrit Diakaridia Dembélé. « Contée et racontée par les griots, cette histoire ségovienne est transmise de père en fils ».
Le balanzan ou balazan, acacia albida, tient une place privilégiée dans la légende du grand royaume bambara. C’est pour sa résistance aux aléas de tous ordres que cette plante constitue le symbole éternel de la ville. Ce n’est pas pour rien qu’on la nomme la Cité aux 4444 balanzas.
Il est dit que « les guerriers de Ségou de l’époque, pour donner le nombre de combattants actifs dans l’armée, choisissaient le nom de balanzans.
C’est ainsi qu’on parle aisément de 4444 balanzans et un !
Les 4444 correspondaient au nombre exact des guerriers au temps de Damonzon, fils de Monzon Diarra. Des siècles après, on parle encore de cette armée ségovienne face aux agressions extérieures ».
Biton Mamary Coulibaly, chasseur venu de la rive gauche, fonda, deux siècles après l’implantation des pêcheurs bozos, des soninkés, malinkés et bamanans, le royaume bamanan de Ségou, exemple achevé de démocratie à l’époque, caractérisée par une gestion collective du pouvoir.
A sa mort, en 1755, son fils Dinkoro monte sur le trône, avant que les Diara s’y installent, avec l’irruption de N’golo Diarra, un captif de guerre, qui y dirigera le royaume de 1766 à 1790, avant d’installer durablement ses enfants au pouvoir. C’est ainsi que son fils Monzon lui succède et dirige Ségou jusqu’en 1808, avant que Da, son...descendant reprenne, pour vingt ans, le flambeau des Diarra. C’est après son règne que l’empire commence à décliner, et vaciller sous les attaques successives de Sékou Amadou et de El hadj Omar Tall. Ce dernier contraint, en 1861, les bamanans, animistes, à se convertir à l’Islam. Après avoir installé son fils Ahmadou Tall à la tête de Ségou, il continua sa conquête vers Tombouctou.
Malgré d’âpres combats menés par les bamanans pour récupérer le fauteuil de leur aïeul, Biton Coulibaly, Ahmadou Tall resta aux commandes. « Insensible » aux efforts du colonisateur pour le chasser, avec l’aide des bamanans, il restera solidement arrimé au pouvoir. Mais, la chasse à l’homme, ouverte contre les Toucouleurs, devait passer par là, avant que Ségou ne devienne chef-lieu de cercle administratif colonial. Plus tard, elle devint capitale régionale...
Source : A.F. (lesoleil.sn)